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Cépage Arinarnoa : un cépage prometteur pour faire face au changement climatique ?
avril 2024

 

Les changements climatiques, en bousculant le cycle des saisons, en modifiant le cycle de l’eau, en adoucissant les hivers et en réchauffant les étés, compliquent l’ensemble des travaux agricoles en général et ceux de la vigne en particulier.

Dans le bordelais la température moyenne a augmenté de 1,5° sur les 20 dernières années, entraînant de nouvelle façons de conduire le vignoble (comme repousser la taille de la vigne) et des adaptations nécessaires. La vulnérabilité grandissante du cépage merlot (planté sur 50 % de la surface du vignoble girondin) est un constat qui obligent les chercheurs à trouver des voies alternatives pour amortir l’impact du changement climatique sur le vignoble.

 

À l’occasion d’une nouvelle rencontre des œnologues de Bordeaux, sur le thème « vins du futur et futur du vin », Marc Plantevin, actuellement doctorant au sein du Château La Tour Carnet, Grand Cru Classé du Médoc, a livré le résultat de ses recherches menées en collaboration avec INRA Bordeaux et l’ISVV Bordeaux (l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin), sur le cépage qui permettrait dans le bordelais de faire face aux changements climatiques.

En 2013 la propriété a planté 26 cépages rouges dans le but de pouvoir les étudier sous tous les angles : résistance au manque d’eau, richesse des moûts en acide malique, etc. L’un d’eux présente des caractéristiques particulièrement favorables : le cépage Arinarnoa (du basque « arin » la légèreté et « arnoa » le vin), crée par Pierre Marcel Durquéty de l’INRA bordeaux en 1956 et homologué en 1981. Il est le résultat d’un croisement entre du cabernet sauvignon et du tannat (cépage issu du Béarn). Il a hérité du premier son acidité et sa teneur en sucre, et a gardé du second une quantité élevé de tannins.

 

Les atouts du cépage Arinarnoa :

  • Cépage à maturité tardive, ce qui présente l’avantage de le rendre moins sensible aux gelées précoces d’une part et d’autre part de décaler le cycle de maturité pour conserver de bons équilibres sucre/acidité.
  • Une résistance partielle aux maladies, l’Arinarnoa peut compter sur l’épaisseur de sa peau pour résister à la pourriture grise.
  • Cépage ayant une typicité bordelaise.
  • Variété qui résiste à la sécheresse et préserve l’acidité de ses moûts grâce à une lente dégradation de l’acide malique.

 

Les chercheurs et les professionnels du secteur unissent leurs efforts pour trouver des solutions aux défis actuels tout en préservant la qualité et l’authenticité des vins de bordeaux.

C’est l’enjeu d’une adaptation tout en douceur et non d’une grande révolution.

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